A trois
semaines des championnats du monde de Kazan, Florent Manaudou, quadruple
champion d’Europe l’année dernière à Berlin, revient sur ses ambitions, son
état de forme et sa passion pour le relais 4x100 m nage libre.
Florent,
dans quel état de forme es-tu ?
Je me
sens bien, en pleine possession de mes moyens, prêt pour réussir un bon chrono,
même si le sport n’est jamais une science exacte !
Est-ce
que la vague de chaleur qui écrase la France depuis plusieurs jours peut
constituer un frein à la performance ?
Je
crains beaucoup la chaleur, alors oui, c’est forcément une donnée dont il faut
tenir compte, même si c’est moins pénalisant pour un nageur de 50 mètres que
pour des spécialistes de demi-fond. Mais c’est vrai que ce ne sont pas des
conditions idéales.
A
Vichy, outre les 50 m nage libre et papillon, tu disputeras l’épreuve du 100 m
nage libre. Qu’en attends-tu exactement ?
De
nager 100 mètres et de voir ce que cela donne (rires)… Je n’ai pas
travaillé l’aller-retour cette année, alors je n’en attends rien de
particulier. L’idée, c’est de nager moins de 49 secondes.
Auras-tu
le relais 4x100 m nage libre dans un coin de la tête au moment de prendre le
départ du 100 m nage libre ?
Oui, un
peu, parce que je n’ai pas envie d’être sélectionné pour le relais 4x100 m sans
avoir signé au préalable quelques allers retours convaincants.
Est-ce
une forme de justification ?
C’est
sûr que si je nage 50 secondes je me verrais mal intégrer le relais (sourire)…
Vis-à-vis de mes partenaires du relais, je ne me sentirais pas de nager à Kazan
en ayant réalisé deux 100 mètres moyens. J’ai besoin aussi de me sentir en
confiance pour performer et là, clairement, je manque de repères et de
confiance sur l’épreuve reine.
Mais le
relais tricolore du 4x100 m nage libre n’a-t-il pas besoin de Florent Manaudou
pour réaliser une grande performance à Kazan ?
Non, je
ne le crois pas ! N’oublions pas qu’ils ont été champions olympiques sans
moi en 2012 et que le relais ne dépend et ne dépendra jamais d’un nageur !
Il
n’empêche, tu as fait partie des grandes conquêtes de ces dernières
années.
L’année
dernière, on disait aussi que sans Yannick Agnel le 4x100 m ne pourrait pas
s’imposer aux Euro de Berlin. Or, nous l’avons fait ! La force de ce
relais et de l’équipe France, c’est que ce ne sont jamais les mêmes nageurs,
mais que nous parvenons néanmoins à gagner.
Malgré
tout et au-delà de ces considérations, as-tu envie de nager au sein de ce
relais ?
Si
j’étais en forme, j’aurais effectivement très envie de nager avec les copains.
Mais comme je manque de repères, je préfère laisser ma place à un Clément
(Mignon) ou à un Mehdy (Metella) qui prendront, en plus, de l’expérience en vue
des prochaines échéances internationales, à commencer par les Jeux Olympiques
de Rio.
Recueilli
par A. C.
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