Eliminé
dès les séries du 100 m nage libre et seulement troisième de la finale du 100 m
dos (54’’80) dans le sillage de Camille Lacourt et Arkady Vyatchanin,
l’Amiénois Jérémy Stravius a vécu une première journée mi-figue mi-raisin à
l’Open de France. Insuffisant cependant pour entamer son optimisme dans la
perspective des championnats du monde qui se tiendront à Kazan (Russie) du 2 au
9 août 2015.
Jérémy,
que retiens-tu de cette première journée de compétition ?
Ce
n’est pas ce que j’espérais, mais il est difficile de se mettre dans l’eau avec
cette chaleur !
De
quelle manière cela t'affecte-t-il ?
Je ne
sens pas mes mouvements, je ne sais pas où les situer et j’ai du mal à faire la
différence entre l’eau et l’air. Du coup, je me focalise là-dessus et je ne
néglige mon alignement et la force. C’est très différent des sensations que je
ressens d'ordinaire dans de l’eau plus fraîche. J’avais déjà souffert de la
chaleur lors des championnats du monde de Rome en 2009 et là, à Vichy, je me
retrouve confronté aux mêmes difficultés. Mais c’est aussi une manière de se
préparer pour les Mondiaux de Kazan où il fera également très chaud. L’idée,
c’est de se mettre un peu en danger à l’Open et dans les compétitions de
préparation pour anticiper les pièges que je pourrais rencontrer dans un mois
en Russie.
Comment
expliques-tu ton élimination en séries du 100 m nage libre ?
J’ai
voulu partir, mais ça n’a pas répondu. Le premier 50 mètres s’est bien
passé, mais après la coulée, je me suis pris une caisse. J’ai essayé de mettre
du rythme sur la fin, de tendre les bras, mais je n’avais plus de jus.
Peut-être que je paie les derniers entraînements de la semaine.
Ces
performances n’altèrent donc pas ta confiance en prévision des championnats du
monde ?
Aucunement !
La confiance je la travaille à l’entraînement. Les compétitions me permettent
de valider les acquis et de prendre des repères.
En
parlant de repères, que te manque-t-il aujourd’hui pour signer une belle
performance sur le 100 m des Mondiaux de Kazan ?
Disons
que je ne sais pas encore réagir quand mes adversaires accélèrent. En dos, c’est
plus simple, je ne les vois pas, mais en crawl, ils sont là, tout proche. Je
dois apprendre à faire mes courses sans me préoccuper des autres nageurs.
Est-ce
très différent d’un relais ?
Oui
parce que lorsque je plonge, je dois grignoter du retard ou creuser l’écart. Ça
reste un 100 m nage libre, mais dans la gestion, c’est totalement
différent ! Reste que les relais m’aident à appréhender l’épreuve reine et
à bonifier mes qualités qui reposent notamment sur le deuxième 50 mètres.
Quelles
seront tes ambitions à Kazan ?
Honnêtement,
je ne peux pas dire que je vise le titre mondial. Ce serait prétentieux de ma
part. Néanmoins, j’y vais quand même pour quelque-chose, notamment grappiller
de l’expérience dans l’optique des Jeux Olympiques de Rio. Reste que j’ai hâte
de disputer l’épreuve du 100 m à Kazan et de voir où je me situe sur
l’échiquier international.
Recueilli
par A. C.
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