Du haut
de ses 19 ans et avec déjà une expérience aux championnats d’Europe de Berlin
l’année dernière, Marc-Antoine Olivier s’apprête à plonger dans les eaux des
Mondiaux de Kazan. Une première qui ne l’intimide guère, le garçon est
déterminé comme jamais, à l’image du groupe national.
Comment
abordes-tu tes premiers championnats du monde ?
Pour
l’instant, je ne réalise pas (sourire)… Je pense que j’en prendrais
conscience lorsque je serais à Kazan. Pour autant, je ne suis pas inquiet. J’ai
réalisé un travail extraordinaire pour réaliser ce que j’entreprends
d’accomplir en Russie.
Et que
comptes-tu accomplir ?
Je vise
la gagne, tout simplement !
A ce
propos, tu avais surpris les favoris le 18 avril dernier en remportant le 10 km
de l’étape de coupe du monde à Nouméa (Nouvelle-Calédonie). Doit-on s’attendre
à pareil scénario ?
Honnêtement,
j’aimerais bien (sourire)… On verra comment ça se passe. Ce qui est sûr,
en revanche, c’est que je compte bien profiter de l’effet de surprise dont je
bénéficie encore. D’autant que depuis les championnats d’Europe de Berlin, où
je n’avais disputé que la course par équipe, j’ai emmagasiné beaucoup
d’expérience. Ce sera le moment idéal de la mettre en application.
Quels
enseignements avais-tu tiré des Euro de Berlin ?
La
nécessité d’être professionnel ! Jusqu’alors, en junior, on pouvait se
permettre d’être plus détendu, mais au plus haut niveau mondial, rien ne peut
être laissé au hasard.
A
quelques jours de la compétition, à quoi faut-il veiller ?
Il est
impératif de conserver le foncier accumulé en s’assurant parallèlement de
récupérer pour arriver frais le jour J. C’est un équilibre précaire, mais à
force, on finit par se connaître et à s’habituer.
Et
comment se déroule la vie au sein du collectif national ? Prends-tu des
conseils auprès des nageurs plus expérimentés que sont Aurélie Muller
(vice-championne du monde 2011 du 5 km, ndlr) et Axel Reymond (champion
d’Europe 2014 du 25 km, ndlr) ?
Nous
sommes proches les uns des autres car ça fait longtemps que l’on se connaît.
Pour la petite histoire, il y a trois ans, j’étais aux championnats d’Europe
avec David (Aubry) et Axel (Reymond). Avec les années, on a pris l’habitude
d’échanger et de partager le fruit de nos expériences. C’est très enrichissant
et cela permet de gagner en maturité.
Depuis
que l’eau libre a intégré le giron olympique en 2008, la discipline a gagné en
médiatisation. En ressens-tu les effets ?
En
France, le titre continental d’Axel (Reymond) aux Euro de Berlin et
l’organisation de l’étape de coupe du monde à Nouméa (18 avril 2015) ont
participé à cette médiatisation, mais il manque encore une médaille
internationale pour franchir un dernier palier. Malgré tout, je sens que le
regard du public change, comme celui des nageurs d’ailleurs.
C’est-à-dire ?
Lors du
dernier Open de France à Vichy (4-5 juillet) plusieurs nageurs de bassin sont
venus me questionner sur l’eau libre. Pour moi, c’est le signe que les lignes
bougent. Je sens que notre discipline éveille l’intérêt et la curiosité.
A titre
personnel, qu’est-ce qui t’a séduit dans cette discipline ?
Il y a
tellement de choses, c’est difficile de répondre, mais le décor est sans doute
la principale raison. Nouméa, c’était incroyable, à couper le souffle… Et puis
j’aime être au contact des autres nageurs, sentir les variations d’allure,
mettre en place des stratégies et vivre à chaque fois de nouvelles expériences.
Au-delà
des Mondiaux de Kazan, as-tu déjà la tête tournée vers les Jeux de Rio ?
Le
premier objectif à Kazan, ce sera sans conteste le 10 km parce que c’est
l’épreuve olympique. Alors oui, tous les nageurs songent forcément aux Jeux
Olympiques, mais chaque chose en son temps. L’important, c’est d’aborder les
épreuves les unes après les autres !
Recueilli
par A. C.
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