Depuis
les modifications de calendrier apportées par la Fédération Internationale de
Natation au début des années 2000, les championnats du monde de natation se
tiennent tous les deux ans (les années impaires). Bien
souvent, les Mondiaux qui se tiennent un an avant les Jeux Olympiques sont
révélateurs des forces en présence. Retour
sur les trois dernières éditions pré-olympiques qui ont permis à nos Bleus de
s'illustrer.
Barcelone
2003 : le début de l’histoire.
Au
Palau Sant Jordi de Barcelone, les Bleus se présentent avec une équipe composée
d’un savant mélange d’expérience et de jeunesse. Une alchimie qui permet aux
Français de décrocher le bronze du relais 4x100 m nage libre. Romain Barnier, Julien Sicot, Fabien Gilot et Frédérick Bousquet
remportent une médaille inattendue grâce à un aller-retour supersonique de
Bousquet (47’’03 lancé) pourtant parti en septième position. C’est le début de l’histoire des
relais ! Fabien Gilot, qui découvrait alors l’équipe de France, les a tous
disputés depuis... avec le succès que l’on connaît. En Catalogne, Simon Dufour
remporte également le bronze du 200 m dos. A Barcelone, c’est aussi le
début d’une autre histoire : celle d’une jeune fille de 17 ans qui a remporté
cinq titres et battu quatre records de France quelques mois plus tôt lors des
championnats nationaux de Saint-Etienne. Pour ses
premiers Mondiaux, Laure Manaudou s'adjuge la septième place du 50 m dos. Une
première finale en forme d’espoir. La suite, tout le monde la connaît, la jeune
femme devient championne olympique du 400 m nage libre à Athènes l’année
suivante, 52 ans après Jean Boiteux et la France remporte six médailles.
Melbourne 2007 : Laure Manaudou sur le toit du
monde
Avec sept médailles en Australie, la France devient la
cinquième puissance mondiale dans les bassins, la deuxième d’Europe derrière la
Russie. Un classement qu’elle doit en grande partie à sa championne olympique
Laure Manaudou. En plus de son doublé 200-400 m nage libre, la jeune femme
décroche l’argent du 800 m et du 100 m dos, tout en aidant le relais 4x200 m à
prendre la troisième place. La
grande brune est élue meilleure nageuse de la compétition. Son homologue
masculin n’est autre que Michael Phelps. Et si Manaudou a brillé, les garçons
n’ont, eux, récolté qu’une seule médaille : le bronze du relais 4x100 m nage
libre qui commence à devenir une belle habitude. A Pékin, l’année suivante,
Laure Manaudou, rentrée s’entraîner à Ambérieu après son exil italien, ne
parvient pas à conserver son titre olympique. Pire, elle termine huitème et
dernière du 400 m nage libre et du 100 m dos et échoue en demi-finale du 200 m
dos. Les garçons, eux, confirment leur goût pour le 4x100 m. Longtemps en tête,
ils prennent finalement la deuxième place derrière les Américains. Dernier
relayeur, Alain Bernard est abattu, mais il trouve tout de même les ressources
nécessaires pour remporter le titre olympique du 100 m nage libre. En Chine, les Bleus remportent six médailles.
Shanghai 2011 : une réussite collective
11 médailles ! Un record pour l’équipe de France
de natation. En Chine, rien ni personne ne peut résister à ce fabuleux
collectif. Les médailles tombent de partout. Une en eau libre (l’argent pour
Aurélie Muller sur le 5 km), sept pour la natation course masculine et trois
pour la natation course féminine. Et comme les Français semblent apprécier le
partage, Stravius et Lacourt ne trouvent rien de mieux que de terminer leur 100
m dos ex-aequo. Jamais un nageur français n’avait remporté un titre mondial. En
un instant, ils sont deux sur la même course ! Le dossiste marseillais
complète sa collection avec l’argent du 50 m dos. Le champion olympique, Alain
Bernard termine, lui, troisième du 50 m nage libre, la même place que William
Meynard sur l’aller-retour. Ajoutez à cela les médailles d’argent des relais
4x100 et 4x200 m nage libre, les deux médailles de bronze de Camille Muffat sur
200 et 400 m ainsi que celle de Mélanie Hénique sur le 50 m papillon (épreuve
non-olympique) et le compte est bon ! Une razzia qui annonçait des Jeux
Olympiques de Londres explosifs ! Et en Grande-Bretagne, les Bleus n’ont pas
déçu : sept médailles, quatre titres et une troisième place au tableau des
médailles derrière les Etats-Unis et la Chine !
Kazan 2015 : quelles forces en présence ?
Si on ne peut prédire le nombre de médailles que
remportera la délégation tricolore en Russie, une chose est sûre, ils partiront
favoris de nombreuses courses. Privé de Yannick Agnel, forfait en raison d’une pleurésie, l’équipe de France espère pouvoir compter sur ses autres nageurs pour
briller en Russie. Cinquième
à Barcelone en 2013, Florent Manaudou aura à cœur de décrocher le dernier titre
qui lui manque sur le 50 m nage libre. Avec le meilleur temps de l’année
(21’’57) réalisé à Limoges, le champion olympique est le grandissime favori de
l’épreuve. Le relais 4x100 m nage libre ne peut également plus se cacher. A
chaque fois victorieux depuis les Euro de Debrecen en 2012, les Français vont,
cette fois, devoir assumer leur statut. Les deux dossistes, Lacourt et
Stravius, devraient à nouveau se disputer le titre mondial. Du côté des
outsiders, Mehdy Metella, qui détient le septième temps mondial (51’’74) veut
enfin briller en individuel. Chez les filles, Béryl Gastaldello, cinq fois
championne de France à Limoges, espère créer la surprise. Charlotte Bonnet, qui a également brillé dans le Limousin, peut,
elle-aussi, nourrir des ambitions élevées. L’histoire l’a prouvé, un an avant les Jeux, les
Bleus seraient bien inspirer de réussir leurs Mondiaux !
J. C.
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