Parcourir
15 000 km pour disputer des championnats nationaux, ils ne sont pas nombreux à
tenter l'aventure. Bruno Montoya, licencié au CN Tahiti, est venu se
confronter aux meilleurs maîtres hexagonaux lors des championnats de France
d’été des maîtres à Chalon-sur-Saône… jusqu’à ce qu’une blessure l’oblige à
renoncer.
Bruno, faire 15 000 km pour participer à une
compétition, est-ce bien raisonnable?
La
raison n'a rien à voir là-dedans. On parle, ici, de passion !
Dans ces conditions, faire 30 000 km aller-retour, ça aurait parfaitement
été acceptable si ma blessure à la jambe ne m’avait pas empêché de nager! Voir
1 500 nageurs maîtres et ne pas pouvoir participer, c'est ça qui n'est pas
raisonnable ! Pourtant, la saison avait bien débuté, mais j’ai commencé à
ressentir des douleurs dans la cuisse qui me descendent jusqu’au pied. La radio
ne m’en a pas beaucoup appris et je dois passer un IRM en rentrant.
Comment se passe l'entraînement en Polynésie ?
On
s'entraîne à quatre, mais nous ne sommes que deux à faire de la compétition,
mon ami Teva et moi. On s'entraîne tous les jours ouvrés, durant environ 1h30.
On nage plus ou moins 3 kilomètres de 10h à 11h30, avant qu'il ne fasse trop
chaud. Comme nous n’avons pas de coach, on se construit
nous-même nos entraînements en essayant de varier le plus possible et les
distances et les efforts.
Quelles
sont tes épreuves de prédilection ?
Je suis un papillonneur-crawleur, plutôt orienté
sprint. Je fais du
50, du 100 et du 200 m nage libre, ainsi que du 50 et du 100 m papillon. Ça me contraint à varier beaucoup les types d’effort à l’entraînement.
Mais, par exemple, dans les phases d'affûtage, on n'est pas très au point et on
aimerait bien être un peu plus encadrés. C'est
très technique, l'affûtage.
A
combien de compétitions participes-tu chaque année ?
Il n'y
a qu'une compétition maître par an en Polynésie avec très peu de participants.
Ce n'est évidemment pas assez. Nous nageons donc en compétition avec les
jeunes. Nous, ça nous aère la tête, et ça nous permet de mesurer régulièrement
le résultat de notre travail. Et puis les jeunes, ça leur montre que l'on peut
pratiquer à tout âge. Mais bon, ils nagent vraiment de plus en plus
vite (rires)… Pour
le reste, il est souvent compliqué et coûteux de se déplacer. C'est pour cela
que les Jeux Olympiques des maîtres de 2017 qui se tiendront à Oakland
(Nouvelle Zélande) me motivent beaucoup !
Que
t'apporte la pratique de la natation ?
Du plaisir, du plaisir et encore du plaisir ! J’ai la chance d’exercer un
métier passion, j’enseigne la musique à l’académie de musique. La natation
m’apporte beaucoup de détente.
Est-ce
qu’il t’arrive de nager en mer ?
Non,
pas très souvent… Cinq séances de 1h30 par semaine en piscine, cela me suffit
bien assez !
Recueilli
par E. H.
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