Champion
d’Europe du 25 km en 2014, le Francilien Axel Reymond, nouvelle égérie de l’eau
libre tricolore, ambitionne de bousculer la hiérarchie internationale sur le 10
km des Mondiaux de Kazan (Russie).
Axel,
près d’un an après les championnats d’Europe de Berlin, dans quel état d’esprit
abordes-tu les Mondiaux de Kazan ?
Je me
sens bien, concentré et très motivé. Ce que j’ai réalisé aux championnats de
France de Gravelines (victoires sur 5, 10 et 25 km, début juin, ndlr) m’a mis
dans un excellent état d’esprit. Je ne vais pas dire que je suis confiant pour
les Mondiaux, ce serait présomptueux, mais vraiment, je le répète, je suis très
motivé (sourire)…
En juin
dernier, la chaîne Canal + a diffusé un Intérieur Sport qui t’était consacré.
Quels ont été les retours ?
J’ai
reçu beaucoup de messages de félicitations et d’encouragements, aussi bien par
mes proches que par des gens que je ne connaissais pas. C’est forcément
plaisant, même si j’essaie de mettre ça de côté pour ne pas me déconcentrer.
Cette
soudaine médiatisation constitue-t-elle une forme de pression ?
Oui, un
peu ! Je sens que les gens me regardent différemment, que je suis attendu
pour la médaille, mais c’est tout.
Et qu’en
est-il de tes adversaires ?
Ils
savent que j’ai été sacré l’année dernière sur le 25 km des championnats
d’Europe, mais ils ne me connaissent pas encore sur le 10 km.
Malgré
tout, il y a de fortes chances qu’ils te surveillent.
Peut-être,
mais cela fait partie de la compétition. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que
cette année, je suis prêt (large sourire)…
Prêt à
quoi ?
Prêt à
assumer mes ambitions, à faire des podiums, alors qu’il y a deux ans, je ne
l’étais pas complétement !
Comment
cette assurance se manifeste-t-elle ?
Honnêtement,
je ne sais pas… C’est mental, comme un déclic, une prise de conscience que je
ressens surtout en compétition. J’ai acquis certaines certitudes qui me
permettent de gagner en confiance et de laisser libre court à mon potentiel.
Compte-tenu
de la jeunesse du groupe national et de ton palmarès, joues-tu un rôle
spécifique ?
Pour
l’instant, je ne suis pas le plus âgé (du haut de ses 25 ans, Aurélie Muller
est la doyenne de l’équipe de France d’eau libre, ndlr), mais c’est vrai que je
dispose pour l’instant du plus gros palmarès. Pour autant, je ne me donne aucun
rôle ! S’il devait y en avoir un, ce serait celui de grand-frère, mais à
condition qu’on me sollicite (sourire)…
Même
dans tes plus beaux rêves, avais-tu songé à un tel début de
carrière ?
Non,
absolument pas… Quand j’avais 15 ans, lors des championnats de France de
natation course, j’avais demandé à Mag (Magali Mérino, son entraîneur, ndlr)
jusqu’où mon potentiel me mènerait ? Je me souviens qu’elle m’avait
répondu qu’elle pouvait m’emmener jusqu’aux championnats du monde ! Et
maintenant, on y est tous les deux, alors oui, par moments, j’ai l’impression
de vivre un rêve éveillé (sourire)…
As-tu
également conscience d’incarner ta discipline avec tout ce qu’elle comporte de
rigueur, d’investissement et d’abnégation ?
J’ai
surtout conscience que le haut niveau ne s’improvise pas, qu’il faut veiller
aux moindres détails, s’assurer de ne rien laisser au hasard. Si en cela
j’incarne ma discipline, alors oui, j’en ai pleinement conscience !
Plus
précisément, quelles seront tes ambitions aux championnats du monde de
Kazan ?
J’aimerais
intégrer le top 10 sur 10 km et faire podium, à l’instar du 25 km, qui est la
distance sur laquelle j’ai accumulé le plus d’expérience. Quant à l’épreuve du
5 km, je n’en ai jamais disputé sur la scène internationale, alors on verra.
Le 10
km des Mondiaux de Kazan représente-t-il une répétition grandeur nature de
l’épreuve olympique qui se tiendra en 2016 à Rio ?
Je ne
sais pas de quelle manière mes adversaires l’aborderont, mais moi, je le vois
bel et bien comme une répétition grandeur nature.
On a le
sentiment que tu es déjà complétement concentré sur les Jeux de Rio.
C’est
le cas ! Je ne pense qu’à ça, parce que c’est quand même l’objectif
suprême de tout sportif de haut niveau. J’ai gagné à Berlin, maintenant je veux
gagner à nouveau et gagner encore à Rio !
A
t’entendre, on pourrait croire que tu ne fonctionnes quasiment qu’à l’envie et
au plaisir. Est-ce le cas ?
Beaucoup
d’athlètes s’entraînent parce qu’ils doivent le faire alors que je m’adonne à
mon sport parce que j’aime profondément nager. Depuis que j’ai débuté la
natation, je cherche par tous les moyens à en faire plus…
C’est-à-dire ?
Je veux
faire plus de kilomètres, plus de longueurs, plus de courses, plus de
compétitions, toujours plus de tout pour progresser, gagner en expérience et
repousser mes limites.
Recueilli
par A. C.
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