Détenteur
d'un podium aux championnats d'Europe de 1997 à Séville en plongeon synchronisé
à 10 mètres avec Frédéric Pierre, puis d'une quatrième place aux championnats
du monde de Perth l’année suivante, Gilles Emptoz-Lacôte a terminé sa carrière
de compétiteur aux Jeux Olympiques de Sydney. Après avoir passé son professorat
de sport, il entraînera à l'INSEP, puis encadrera les équipes de France aux
Jeux de 2008 et à ceux de 2012. L’ancien directeur du plongeon à la Fédération
Française de Natation, qui occupe désormais des responsabilités au Canada, nous
parle de sa discipline.
Pouvez-vous
nous présenter le plongeon français en quelques chiffres ?
Sur la
saison 2013-2014, le plongeon français regroupait 1 028 licenciés, 407 femmes
et 621 messieurs, répartis dans 25 clubs. Parmi ces derniers, 14 intégraient le
classement national des clubs qui regroupe les clubs représentés aux
championnats de France. A titre de comparaison, en 2007-2008, le nombre de
licenciés s’élevait à 890 répartis dans 30 clubs. Avec 262 licenciés, le
Lyonnais est actuellement le comité le plus important.
Quelles
sont les qualités essentielles pour faire un bon plongeur ?
Il faut
s’armer de patience car le plongeon implique des apprentissages très longs. Il
faut avoir confiance en soi, une forte estime de soi. Au niveau des qualités
physiques, un bon plongeur, c’est quelqu’un de rapide et d'explosif !
C'est à dire qu'il doit être puissant, tout en privilégiant la vitesse par
rapport à la force. Il faut aussi être souple et coordonné. C'est avant tout
une discipline acrobatique dont le dénominateur commun avec les autres
disciplines de la FFN est le milieu aquatique.
A quel
niveau de la hiérarchie internationale le plongeon français se
situe-t-il ?
En ce
moment, sur le plan européen, on est plutôt bien placé, en particulier chez les
messieurs en tremplin, et chez les filles en haut-vol. C'est-à-dire qu'on
arrive à accrocher des podiums dans ces épreuves-là. Sur le plan mondial, on
figure parmi les finalistes de ces disciplines, mais on n'a pas encore franchi
le cap pour accéder aux podiums. On est présent sur ces disciplines, mais pour
les autres épreuves, le faible nombre de pratiquants, de lieux de pratique et
de cadres constituent un frein aux résultats.
Quelle
est la politique de la Fédération française pour faire progresser le plongeon
dans cette hiérarchie ?
La
fédération met en place les orientations imposées par le ministère. Le parcours
de l'excellence sportive consiste ainsi à identifier les lieux de pratique et
les individualités. On s'appuie aujourd'hui sur trois structures : deux
Pôles France, à Strasbourg et à l'INSEP, et un Pôle Espoirs à Rennes. C’est à
travers ce parcours de l'excellence que l’on cherche à développer la pratique de
haut niveau, et l'idée est que Lyon intègre à son tour prochainement ce
parcours de l'excellence sportive. Aujourd'hui, la grosse difficulté que l'on
rencontre pour développer la pratique, c'est la rareté des infrastructures
dédiées à la discipline, surtout en fosse séparée, et des créneaux pour pouvoir
utiliser ces lieux. Lorsqu’on aura évolué sur ce point, on aura fait un grand
pas !
Recueilli
par Laurent Thuilier
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