Saturday, June 6, 2015

LA SYNCHRO AU MASCULIN FÉDÉRATION FRANÇAISE DE NATATION


Très peu nombreux à pratiquer jusque-là la natation synchronisée, les hommes pourraient voir leur nombre croître rapidement grâce à l’introduction du duo mixte au programme des championnats du monde. Histoire et perspectives de la synchro au masculin.
Si l’Australienne Annette Kellerman est considérée, au début du XXème siècle, comme la « mère » de ballets aquatiques que l’on ne qualifie pas encore du nom de natation synchronisée, on oublie souvent que les premières évolutions harmonieuses d’humains dans l’eau furent le fait… d’hommes. Dès l’Antiquité grecque, de jeunes éphèbes effectuent, en effet, des figures dans le fleuve Alpheios en marge des Jeux Olympiques. En 1891, la première compétition de natation… ornementale qui se déroule à Berlin est réservée aux seuls représentants du sexe masculin.
Un an plus tard, Bob Derbyshire, un adolescent de 14 ans, remporte le « championnat » anglais de « Scientific Swimming » où les participants (et non les participantes) enchaînent les figures sans musique. Paradoxalement, c’est au moment où la natation synchronisée trouve son « nom de scène » et se codifie sous sa forme sportive que les garçons disparaissent du paysage. Pas totalement cependant, puisque quelques « résistants » vont, contre vent et marée, continuer de vivre leur passion dans un milieu devenu désormais quasi exclusivement féminin. Stéphane Miermont découvre ainsi la synchro sur les pas de sa tante Marie-Claude Chantegraille, entraîneur au Club Nautique de l’Ondaine. Idem pour Benoit Beaufils qui, dès l’âge de sept ans, rejoint sa sœur aux Dauphins Montalbanais où elle pratique déjà la synchro. « Ma mère était par ailleurs devenue entraîneur bénévole dans ce tout nouveau club et pour ne pas payer de baby-sitter tous les soirs, elle m’emmenait aux entraînements », explique Benoît.
Passionnés, certes, mais un peu perdus dans cet univers féminin, les deux garçons (et quelques autres) doivent limiter leurs ambitions sportives aux seuls championnats nationaux où la mixité est autorisée. Si le succès est au rendez-vous avec les titres de champion de France duo en 1990 et 1991 pour Stéphane (en compagnie d’Anne Capron) et le titre en équipe juniors pour Benoît (avec le club de Cergy-Pontoise) en 1996, les moqueries sont aussi au rendez-vous pour ces hommes qui « pratiquent un sport de femmes ». Plus ouverts à la nouveauté et à la « différence », les Etats-Unis vont cependant donner l’occasion à Stéphane, d’abord, et à Benoît, ensuite, de trouver leur place. Entraîneur de l’équipe américaine de 1993 à 1997, le premier est, en effet, engagé dans la foulée par le Cirque du Soleil où il devient l’un des principaux personnages du spectacle « O ». Pas autorisé à participer en tant que nageur synchro aux grandes compétitions internationales en raison d’un règlement « sexiste », Stéphane va cependant forcer les portes de l’univers olympique en étant le chorégraphe des équipes britannique et chinoise lors des Jeux de Londres (et des duos tchèque, japonais, mexicain et français). Après 14 ans de carrière sportive et devant la même impossibilité d’accéder au plus haut niveau, Benoît suit le même chemin, par-delà l’Atlantique pour rejoindre le club de Santa Clara, puis les shows aquatiques du Cirque du Soleil et de la Compagnie Dragone. C’est là, à Las Vegas, que son chemin croise celui de l’entraîneur de l’équipe de France Julie Fabre qui sait que la FINA serait décidée à créer une épreuve de duo mixte aux championnats du monde. Le temps est enfin venu pour le Montalbanais de voir son rêve devenir réalité et pour la synchro, de se conjuguer désormais au masculin.
Jean-Pierre Chafes



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