Médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Barcelone,
vice-champion du monde en 1998 et quadruple champion d’Europe du 200 m
papillon, la course de tous ses exploits, Franck Esposito a incarné et soutenu
l’éclosion de la natation française de 1992 jusqu’à l’avènement de Laure
Manaudou aux Jeux d’Athènes. Une vie de natation qu’il poursuit aujourd’hui à
Antibes, son club de cœur, et au sein du staff de l’équipe de France. Rencontre avec un champion, un vrai, et un
inconditionnel des joutes aquatiques.
Franck,
que représentait l’équipe de France lorsque tu étais nageur ?
Rentrer
en équipe de France n’avait rien d’anecdotique. Il y
avait un mélange d’appréhension et de fierté. Tu portes les couleurs de ton pays alors il faut
être à la hauteur. Tu n’as pas d’autre choix que d’essayer de mener le
groupe le plus loin et le plus haut possible.
Tu as
toujours marqué un attachement fort à l’équipe de France, à ses cadres et à son
histoire. La notion d’héritage est-elle capitale à tes yeux ?
Elle
est primordiale parce que je considère que l’on appartient toujours à une
histoire. Aujourd’hui, les nageurs français s’intéressent moins aux générations
précédentes. Quand j’étais nageur, je portais en moi l’héritage de mes
aînés : Catherine Plewinski, Stephan Caron, Catherine Poirot et Frédéric
Delcourt, avec qui j’ai partagé plusieurs années en équipe de France. Il ne
s’agit pas seulement de porter un flambeau, mais aussi de s’inscrire dans une
histoire.
Plus
généralement, de quelle manière expliques-tu l’explosion de la natation
française depuis une dizaine d’années ?
L’exigence
nous a hissé au sommet ! Celle de la fédération, des entraîneurs et des
nageurs. Aujourd’hui encore, les techniciens tricolores ne cessent de prôner
l’exigence dans le travail, mais aussi en dehors des bassins.
D’où
venait ta technique de respiration sur le côté alors que pendant des années les
papillonneurs reprenaient leur souffle tête droite ?
On me pose souvent la question (sourire)… J’ai appris à nager de cette
façon parce que je ne voulais pas voir le mur. Je le trouvais toujours trop
éloigné, alors j’ai préféré regarder sur les côtés. On me dit que certains
nageurs m’imitent aujourd’hui, c’est flatteur, mais honnêtement chacun s’adapte
selon ses caractéristiques. Le Sud-africain Chad le Clos (champion olympique du
200 m papillon, ndlr), par exemple, respire des deux côtés pour observer ses
adversaires.
Recueilli
par A. C.
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