Alors que Léon Marchand est toujours
invaincu cette saison aux États-Unis, il sera de retour en France dans quelques
semaines pour participer aux championnats de France de Rennes. Son programme
sera copieux puisqu'en plus des épreuves individuelles, le Tricolore souhaite
décrocher sa place dans des relais, à commencer par le 4x200 m nage libre. Il y
a quelques jours, le Toulousain nous a accordé un entretien que vous pourrez
retrouver en intégralité dans le prochain numéro de Natation Magazine qui sera
disponible début mai. En voici des extraits.
Tes dernières courses en compétition
ont confirmé ta polyvalence et ta capacité à briller sur de nombreuses
épreuves. As-tu d’ores et déjà déterminé ton programme pour les Mondiaux de
Fukuoka ?
À Fukuoka, je pense que je vais avoir
le même programme qu’à Budapest l’an dernier : 200 et 400 m 4 nages et 200 m
papillon. Le 200 m brasse n’est jamais très bien placé lors des Mondiaux
malheureusement. En revanche, aux JO de Paris, je pense que je m’engagerai sur
le 200 m brasse. En tout cas, je nagerai cette épreuve aux championnats de
France de Rennes. Sans oublier le 200 m nage libre que j’aimerai également disputer
en Bretagne, afin d’intégrer le relais 4x200 m nage libre au Japon.
Justement, puisque tu évoques les
relais, tu as réellement quelque chose à apporter au collectif. Est-ce
important pour toi de prendre part à ces épreuves ?
J’ai vraiment envie d’intégrer le
4x200 m nage libre parce que je pense qu’on aura déjà de bonnes chances de
médaille au Japon et encore davantage à Paris en 2024. Il faut que j’essaie de
réaliser un bon temps pour pouvoir l’intégrer. Ça peut vraiment être une course
sympathique. J’aimerais bien intégrer également le 4x100 m 4 nages.
En brasse ou en papillon ?
Joker (rires). On verra bien.
On se souvient qu’à l’issue de ta
bonne saison chez les juniors en 2019, tu avais eu du mal à confirmer par la
suite. Comment as-tu réussi à passer ce cap ?
J’avais du mal à apprécier la
préparation avant la compétition. J’avais beaucoup d’attente, et cela
entraînait la peur de ne pas y arriver. Je perdais beaucoup d’énergie.
Désormais, c’est de mieux en mieux. J’aborde les compétitions beaucoup plus
facilement. En arrivant au bord du bassin, je sais que j’ai bien travaillé et
que je dois juste prendre du plaisir. Cela m’a fait beaucoup de bien. J’avais
également du mal à endosser le costume de favori lors d'une compétition. Je
sentais que j’avais quelque chose à perdre. Maintenant, je me dis que je n’ai
pas grand-chose à perdre et j’arrive en étant beaucoup plus décontracté.
D’autant que, si en France ça peut
être mal vu d’assumer un statut de favori, ce n’est clairement pas le cas aux
États-Unis.
Quand je suis arrivé aux États-Unis,
j’ai eu un choix à faire. Sois je restais dans le modèle français où j’avais un
peu peur d’être premier et où je n’avais pas vraiment envie de l’annoncer, soit
je décidais de jouer le jeu à fond. J’ai choisi cette deuxième option et
c’était assez facile finalement parce que je suis dans une équipe où les 20
nageurs qui la composent pensent qu’ils peuvent tout gagner. Ils se poussent
pour être champions du monde et battre des records. Ça m’a plu. Je trouvais
qu’il y avait moins de pression et qu’ils ne se prenaient pas trop la tête. Si
tu as envie de gagner, tu t’entraînes pour et tu vois où ça te mène. On a aussi
des compétitions régulièrement, ce qui aide à se surpasser en permanence.
Tu es beaucoup plus démonstratif
également après une victoire. As-tu appris cela aux États-Unis ?
C’est vrai qu’on apprend à le faire
ici. Il y a des mecs en finale C qui vont gagner et qui vont monter sur la
ligne et taper dans l’eau. C’est dans la mentalité américaine.
On constate ta progression à travers
les chronos, mais peux-tu nous expliquer à quoi ressemble ton quotidien avec
Bob Bowman ?
Le matin, j’ai entraînement à 6h. Je
me lève à 5h15 pour manger un peu avant. On nage jusqu’à 7h30 en général. Je
précise bien « en général », parce que ça déborde souvent (rires). Ce sont des
séances axées sur la puissance, avec 7 km au compteur. Ensuite, je rentre chez
moi, je mange, je fais une petite sieste puis je pars en cours pour 10h30. Je
termine à 12h. Je prends mon déjeuner et j’enchaîne avec le deuxième
entrainement de 14h à 16h. Cette fois, c’est une vraie série cardio avec 8km à
très haute intensité avec des départs très serrés. En deux heures
d’entraînement on va peut-être avoir une minute de repos en tout. Ce sont des
séances très difficiles. Ensuite je rentre chez moi, je fais mes devoirs et je
me couche vers 21h. Pour recommencer le lendemain.
Recueilli par Jonathan Cohen
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