Voilà un moment très fort de la
saison d'eau libre. Aux Anses-d'Arlet (Martinique), du samedi 22 au dimanche 23
avril, les nageurs d'eau libre vont jouer une bonne partie de leur saison et
même de leur rêve olympique de Paris 2024 avec les sélections pour les
championnats du monde de Fukuoka. Ils seront plus d'une dizaine, dans les
courses femmes comme hommes, pour viser les deux premières places des 5 et 10
km, seuls accessits qui compostent un billet pour le Japon, en juillet
prochain. Bertrand Bompieyre, responsable de l'équipe de France d'eau libre
lors des derniers championnats d'Europe, analyse cette étape.
- Est-ce que tu peux nous en dire
plus sur cette étape de sélection en Martinique ?
Bertrand Bompieyre : Ce sera l'open
de Martinique, nous y sommes déjà allés l'année dernière. C'était déjà une base
de sélection pour les championnats du monde et d'Europe en eau libre. Cette
année, c'est reconduit et il y aura le 10 km le samedi 22 avril et le 5 km le
dimanche 23 avril. C'est très simple : les deux premiers Français sur chaque
épreuves, garçons et filles, seront qualifiés pour les championnats du monde.
- Pourquoi avoir choisi la Martinique
encore une fois cette année ? Serait-ce pour les conditions de chaleur, de
température d'eau et d'humidité qui se rapprochent de celles de Fukuoka ?
La Martinique à cette période-là de
l'année, l'eau sera chaude, voire très chaude. Il y a aussi de l'humidité.
C'est exactement le temps qu'il y aura au Japon cet été. Bon, je n'y suis
jamais allé, mais c'est ce que l'on nous dit (rires). Ce sont des conditions
idéales pour préparer le Japon.
- Qu'est-ce que cela change, pour les
nageurs, d'évoluer dans de telles conditions ?
L'humidité et la chaleur sont
compliquées à gérer. Les personnes qui seront les meilleures dans ces
conditions-là, sur une course, à trois-quatre mois des championnats du monde,
devraient également être nos meilleures chances de médailles aux championnats
du monde.
- C'est une étape de sélection qui va
être d'un très très haut niveau avec chez les hommes par exemple Marc-Antoine
Olivier, Logan Fontaine, Axel Reymond et chez les filles Aurélie Muller, Lara
Grangeon ou encore Madelon Catteau...
Cela va être très très tendu, je
pense. Nous, nous sommes tendus. Cela va être une belle course, on espère en
tout cas. On espère que les nageurs s'engageront, qu'ils n'attendront pas la
fin pour se départager et que chacun joue sa carte au bon moment. En espérant
une bonne issue pour nous (le groupe de Martigues, ndlr), évidemment. Mais que
le meilleur gagne.
- Comment est-ce que le parcours a
été établi pour cette étape de sélection ?
C'est la ligue de Martinique qui gère
cela. L'année dernière, on était aux Anses-d'Arlet, un très bel endroit, mais
c'est vrai qu'il n'y avait pas beaucoup de places pour faire un parcours
complet, abrité du vent et des vagues. Il y avait une partie du parcours très
facile, et une autre, dès que l'on dépassait la pointe des roches et des
digues, où ça bougeait beaucoup. C'était un parcours assez compliqué. Cette
année, ils ont décidé de rapatrier sur la plage Sainte-Anne et, d'après leurs
dires, ce sera beaucoup plus calme. Ce qui ressemblera, encore une fois, aux
courses des championnats du monde où, en général, ce sont dans des lacs ou
canaux plus calmes.
- C'est aussi un déplacement à
préparer, une logistique à mettre en place, comment est-ce qu'on prépare cela
en pensant à tous les athlètes ?
Il faut prendre en compte beaucoup de
paramètres. Le décalage horaire déjà pour aller là-bas, il y a cinq heures en
moins. Forcément, partir bien avant, une petite semaine avant. Il y a huit
heures de vol pour y aller donc cela crée de la fatigue. Il faut bien un ou
deux jours pour se remettre d'aplomb. Derrière, évidemment, penser à pouvoir
s'entraîner en bassin et sur le lieu de la compétition. Il faut quand même que
les nageurs continuent de s'entraîner avant la course. En plus de tout cela, en
prenant le lieu d'entraînement et celui de la compétition, on essaye de trouver
le meilleur logement possible. Certains préfèrent se mettre à mi-chemin entre
les deux. A savoir que le lieu de la compétition est à un peu plus d'une heure
de la piscine d'entraînement. Soit on a une demi-heure à chaque fois pour aller
à la piscine et sur le lieu de compétition, soit on choisit de se mettre à côté
du lieu de compétition et qu'on a beaucoup de trajet pour aller à
l'entraînement, ou l'inverse. On a fait le choix de se mettre plus proche du
lieu d'entraînement, là où on va aller le plus souvent. On est à une dizaine de
minutes de la piscine, mais à une petite heure du lieu de la compétition.
Forcément, on ira les deux jours de la course, mais peut-être aussi une fois
avant.
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