COURTOISIE
FÉDÉRATION FRANÇAISE DE NATATION
Elle a
tout juste 20 ans et elle incarne la relève de la natation féminine. Il faut
dire qu’elle a fait fort lors des derniers championnats de France. A Limoges,
Béryl Gastaldello a tout raflé : cinq qualifications pour les Mondiaux de
Kazan (2-9 août 2015) et un record de France arraché à Laure Manaudou sur 50 m
dos. Excusez du peu !
4 avril
2015, avant-dernier jour des championnats de France de Limoges. Béryl
Gastaldello sort du bassin après un dernier effort. Elle récupère ses affaires
et se dirige à pas lents vers la zone mixte où sont agglutinés les journalistes
qui attendent de glaner ses réactions. A priori, la jeune femme n’est pas la
nageuse la plus médiatique, sauf qu’à Limoges, la Marseillaise a réussi à se
rendre incontournable ! Dans le Limousin, Béryl a raflé pas moins de cinq
qualifications pour les championnats du monde de Kazan et effacé des tablettes
le record de France de Laure Manaudou sur 50 m dos, 31 ans après celui de sa
mère, Véronique Jardin, sur la même épreuve.
« Le
travail paie, c’est ce que je veux retenir de ces championnats »,
déclare-t-elle humblement à l’heure du bilan.« Je me suis vraiment
investie dans la natation. Ça fait déjà un petit moment, mais cette année, j’ai
eu un déclic. Désormais, je donne tout ce que j’ai à l’entraînement, profitant
également du fait d’être sans cesse poussée dans mes dernières limites par une
équipe exceptionnelle ! Dans chaque spécialité, il y a toujours quelqu’un à
côté de moi qui m’oblige à ne pas lâcher, à me battre jusqu’au bout. » Cette
équipe, elle l’a trouvée aux Etats-Unis et plus précisément au Texas, où elle a
décidé de s’exiler en septembre 2014. Un choix qui lui a permis de s’émanciper
davantage et de prendre conscience de ses qualités.
Pour
résumer, et en citant l’intéressée, Béryl Gastaldello vient de vivre « une
année de folie » ! Et encore, vous n’avez pas vu le sourire qui
accompagne cette déclaration enthousiaste… Un véritable vent de fraîcheur pour
l’équipe de France féminine qui n’en espérait pas tant. Régulièrement pointées
du doigt depuis plusieurs saisons, les filles sont en train de connaître un
profond renouvellement générationnel, démontrant par la même qu’elles sont en
mesure d’écrire leur histoire. Dans le sillage d’une Charlotte Bonnet qui a
profité des championnats de France de Limoges pour confirmer l’étendue d’un
potentiel dont on ne doute plus, Béryl Gastaldello souhaitait rivaliser avec la
Niçoise notamment sur le 100 m nage libre, l’épreuve reine. « Je
n’étais pas loin de Charlotte. J’aurais aimé remporter ce titre, mais c’est une
grande championne et elle l’a prouvé une nouvelle fois. »
Une
concurrence saine qui est forcément positive pour Frédérick Bousquet, doyen de
l’équipe de France et observateur privilégié des mouvements générationnels qui
traversent l’équipe de France. « Je suis content pour Béryl. Elle a
réellement gagné en maturité en partant aux Etats-Unis. A Limoges, la rivalité
avec Charlotte, notamment sur le 100 m nage libre, leur a permis à toutes les
deux de trouver des réserves insoupçonnées. Je ne pense pas qu’elles se
sentaient capables de réaliser de telles performances si tôt dans la saison.
C’est important qu’à chaque compétition elles se tirent la bourre comme c’était
le cas des garçons au milieu des années 2000. C’est ce qui leur permettra de
progresser. »
Progresser,
c’est évidemment l’ambition de Béryl Gastaldello ! « Je ne suis
ni championne du monde, ni championne olympique. Il faut encore que j’améliore
mes chronos si je veux m’illustrer au plus haut niveau. J’espère vraiment
disputer des finales en Russie. Je ne parle pas encore de médailles, mais je
vise le plus haut possible, évidemment... Je n’ai pas encore abordé ce point
avec mes entraîneurs, mais ce qui est sûr, c’est que j’adore changer de
nage. Je vais prendre le temps de réfléchir au programme qui me conviendra le
mieux à Kazan. » La polyvalence, c’est aussi un des atouts de la jeune
fille. Cet été, aux championnats du monde, elle n’aura que l’embarras du choix
puisqu’elle s’est qualifiée sur 50 et 100 m dos, 50 et 100 m papillon et du 100
m nage libre. Une performance suffisamment rare dans les rangs tricolores pour
marquer les esprits et la positionner en véritable outsider en Russie. Quand on
vous disait qu’un vent de renouveau soufflait sur la natation
féminine !
J.
C. (avec A. C.)
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suite.
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